C’est un village assoupi, entre sable et ciel, non loin de la frontière indo-pakistanaise, à 40 kilomètres de la trépidante Jaisalmer, aux portes du désert du Thar, au Rajasthan. Une cité à la fière citadelle, où la perspective de balades dans les dunes à dos de dromadaire attire les touristes, nombreux dans ce vaste Etat du nord-ouest de l’Inde, riche d’un patrimoine culturel exceptionnel. Loin de la cacophonie de klaxons des motos rickshaws, Barna se savoure comme un privilège, une redécouverte du silence. « Vous êtes ici chez moi, dans mon village. Environ 300 personnes y vivent, toutes générations confondues », indique notre hôte, Gazi Khan Manghaniyar, sous le regard attentif d’une ribambelle de gamins.
Manageur bon vivant de l’ensemble musical et vocal Divana, tête d’affiche de la journée consacrée au Rajasthan proposée par le Théâtre de la Ville, à Paris, le 13 mars, Gazi est d’abord un époustouflant joueur de karthâl : deux petites plaquettes en bois de teck d’Inde du Sud, claquées comme des castagnettes, qu’il fait tournoyer au-dessus de sa tête avec une fougue et une virtuosité sidérantes.
« De nombreux jeunes partent travailler en ville la journée, comme charpentiers, chauffeurs de taxi, mais ils reviennent dormir ici le soir », poursuit le maître des lieux. Beaucoup sont également musiciens, éparpillés en douze foyers à travers le village. « Tous de la même famille, du même grand-père. Ce village, j’y suis né – en 1968 – et j’y ai grandi, comme tous les miens depuis plusieurs…
LE MONDE | • Mis à jour le | Par Patrick Labesse (Barna (Inde)
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