La ville de Gwâlior

La légende prétend que le nom de la ville proviendrait de celui d’un ascète, Gvâlipa, qui aurait guéri un râja râjput, Surâj Sen, de la lèpre. Ce dernier aurait alors fondé la ville en remerciement.
Gwâlior est la ville natale de Tânsen Miân, celui qui est considéré comme l’un des plus grands musiciens indiens de tous les temps et qui fut musicien de cour d’Akbar. Son mausolée est dans la ville.

Le fort de Gwâlior

Le fort de Gwalior, qui abrite un certain nombre de bâtiments historiques, est situé sur une plateforme rocheuse qui surplombe la ville et qui mesure 2,4 kilomètres dans sa plus grande longueur, dans le sens nord-sud et 820 m dans sa plus grande largeur. La plateforme culmine à 104 m à son extrémité nord. Un rempart entoure le fort auquel on accède par une route à forte pente. La citadelle, situé au nord-est de l’enceinte, est une belle bâtisse de pierre jaune, ornée de carreaux de terre vernissées comportant des images aux décors animaliers, en particulier une étonnante frise de canards. Plusieurs temples remarquables ont été construit à l’intérieur de l’enceinte. Le groupe des Sas-bahû, par exemple, construit en 1093 par le râja Padmapâla et son frère Mahîpâla, peut-être dédié à l’origine à Vishnou, est consacré au culte jain. Le plus grand – 33 x 21 mètres – a perdu son toit tandis que l’autre – de forme carrée de 7,50 mètre de côté – est ouvert comme un pavillon et a conservé son toit pyramidal. Tous deux comportent une salle centrale à quatre piliers. Le Teli-ka-Mandir – le temple du marchand d’huile – date du XIe siècle et a connu une rénovation au xixe siècle. Probablement dédié à Sûrya à l’origine, il est devenu par la suite un temple jaina. Il fut en suite consacré à Vishnu avant de devenir un temple de Shiva au xve siècle.

Une des curiosités du fort est un ensemble de grottes jaina excavées dans la falaise dans la partie où la route monte jusqu’à la plateforme supérieure. On en compte une centaine de tailles très diverses. La plupart d’entre elles ne forment qu’une niche autour de la statue qui en a été excavée, mais certaines sont d’une taille telle qu’elles ont pu être une cellule destinée à accueillir un ascète jaina, chose très courante dans l’ensemble de l’Inde. D’après une inscription, le travail qui a produit cet ensemble de grottes se serait déroulé sur une trentaine d’années au cours du xve siècle. Une des statues excavées mesure 17 mètres de haut, ce qui en fait la plus grande de l’Inde du Nord.
Le palais Mân Mandir, construit par Mân Singh (1486-1516), montre un exemple intéressant du travail architectural hindou de cette époque en Inde. Il n’a cessé dêtre agrandi dès la fin de sa construction et jusqu’au xviie siècle, en particulier par les empereurs moghols Jahângîr et Shâh Jahân.