Le henné est d’abord un arbuste, qui pousse sous les climats chauds et secs, principalement du Maroc à l’Inde, et dans les conditions les plus favorables, il mesure jusqu’à trois mètres de haut, c’est sa feuille, séchée et réduite en poudre, que l’on utilise pour pratiquer l’art de la peinture corporelle. L’introduction en Inde semble remonter au Vème siecle. Comme pourraient le prouver des découvertes dans les grottes d’Ajanta. En ces temps, hommes et femmes, riches et pauvres, humains, divinités ou démons étaient représentés avec des décorations corporelles au henné. Mais c’est, au XIIème siecle. L’arrivée des Moghols, musulmans, qui marque le début d’une tradition et d’une véritable culture du mehndi dans le Sous-Continent. Les souverains Râjputs d’Udaipur (ou Mewar, au Rajasthan) utilisaient le henné en applications sur les pieds et les mains, pour ne citer qu’une référence célèbre. Les préparations, les techniques d’application, les motifs, devinrent alors de plus en plus sophistiqués, et les habitudes d’utilisation de plus en plus ancrées dans la vie de chacun, selon des principes esthétiques, religieux, culturels ou médicinaux. Il faut noter qu’une très traditionnelle et typique occasion d’utiliser le mehndi est l’ensemble des cérémonies de mariage : on rejoint là les pratiques les plus anciennes, évoquées plus haut. Les motifs du mehndi indien sont variés : entrelacs et figures géométriques chez les musulmans, motifs figuratifs, souvent inspirés de la nature (oiseaux, mangues, feuilles et fleurs…), chez les hindous, tandis que les Tamouls recourent à des dessins circulaires dans la paume de la main et des aplats colorés enveloppant de bout des doigts et le pourtour des pieds.