L’hindouisme, ou sanātanadharma qui n’a ni fondateur ni Église2, est l’une des plus vieillesreligions du monde encore pratiquées. Avec près d’un milliard de fidèles, c’est actuellement la troisième religion la plus répandue dans le monde après le christianisme et l’islam, issue du sous-continent indien qui reste son principal foyer de peuplement.
La particularité de l’hindouisme est de n’avoir ni prophètes ni dogmes centraux. Cependant, les hindous contemporains croient en l’autorité du Veda, qui, selon la Tradition, fut révélé aux hommes, grâce à la « vision » des Rishi. Ainsi, si l’origine de l’hindouisme peut être remontée à lacivilisation de l’Indus (Sindhou), avec les premières manifestations de la culture indienne apparue aux environs du IIIe millénaire av. J.-C.5, sa forme récente remonte à la période védique, religion des Indo-aryens qui pénétrèrent l’Inde en 1500 av. J.-C.
L’hindouisme se présente en fait comme un ensemble de concepts philosophiques issus d’une tradition remontant à la Protohistoire indienne, la pratique hindouiste étant issue d’une tradition orale très ancienne. Cette religion a ainsi assimilé les croyances et les philosophies venues des nombreuses conquêtes et invasions qui se sont déroulées sur le sous-continent indien. En conséquence, l’hindouisme a beaucoup évolué au cours du temps, des cultes phalliques ou de déesses-mères, présents dans la religion harappéenne (civilisation de la vallée de l’Indus), à sa forme triadique, en passant par le védisme aryen, polythéiste et le brahmanisme.
Hindū, ou hindou, est le nom persan désignant l’Indus, d’abord rencontré dans l’ancien persan, correspondant au mot védique sanskrit Sindhu, – l’Indus7. Le Rig Veda mentionne la terre des Indo-Aryens comme Sapta Sindhu (la terre des sept rivières du nord-ouest de l’Asie du Sud, l’un d’entre eux étant l’Indus). Cela correspond à Hapta Həndu dans l’Avesta (Vendidad ou Videvdad 1.18) – l’Écriture sacrée du Zoroastrisme. Le terme était utilisé par les hommes vivant à l’ouest de l’Indus, pour nommer les peuples qui habitaient dans le sous-continent indien, à partir, ou au-delà, du « Sindhu ». Dans l’Islam, le terme que l’on trouve dans les textes arabes – Al-Hind – se réfère aussi à la terre du peuple vivant sur le territoire de l’Inde moderne9.
Le terme persan (persan ancien : Hindūk, en persan : Hindū) fit son entrée avec les invasions islamiques, officiellement avec le Sultanat de Delhi et apparaît à la fois en Inde du Sud et dans des textes cachemiriens à partir du 1323 ap. J.-C.10, puis, de plus en plus communément, sous la colonisation britannique. En conséquence, le terme « hindou » ne vient pas des peuples « hindouistes » eux-mêmes, bien qu’il ait fini par être adopté et assimilé par les « hindous ». Depuis la fin du XVIIIe siècle, le mot a été utilisé comme un terme général pour la plupart des traditions religieuses, spirituelles et philosophiques du sous-continent, mises à part les religions d’origine indienne distinctes comme le sikhisme, le bouddhisme, ou le jaïnisme. Ainsi, selon ce point de vue, un hindou est celui qui respecte la philosophie exposée dans les Vedas (le mot Veda peut être traduit par savoir), et accepte son autorité.
Le terme Hindou a été introduit dans le monde occidental par le biais de la langue anglaise. En France, jusqu’au XIXe siècle, on utilisait le terme de brachmanisme, ou de « religion des brachmanes ».
L’hindouisme ou sanâtana dharma (« ordre socio-cosmique éternel ») s’apparente davantage à un substrat culturel, un mode de vie ou de pensée, qu’à une religion organisée. Ce qu’on appelle « hindouisme » aujourd’hui est la tentative de rassembler les croyances disparates issues de l’ancien panthéon védique éclipsé par la popularité de Shiva, de Vishnou ou de Krishna.
L’hindouisme est aussi appelé religion aryenne (Arya Dharma), ce qui signifie religion noble. On trouve aussi le terme de Vaidika Dharma (la religion védique).
Histoire de l’hindouisme
La civilisation de la vallée de l’Indus, datant de l’âge du bronze, présente des éléments comparables à ceux de l’hindouisme, tel que les bains, les symboles phalliques comparés au Shiva lingamainsi que des svastikas. Un sceau découvert sur le site de Mohenjo-daro est parfois considéré comme une représentation d’un proto-Shiva, mais cette interprétation n’est pas reconnue par toute la communauté scientifique. D’une façon générale, la nature exacte des relations entre la religion de la civilisation de la vallée de l’Indus et l’hindouisme restent conjecturales.
C’est durant la période védique, à l’âge de fer, entre 1500 et 600 avant J.-C, que les quatre Védas qui constituent les textes fondateurs de l’hindouisme sont composés. Les rites principaux duvédisme concernent le yajña, le sacrifice védique en l’honneur des deva. Plusieurs divinités du Rig-Veda ont été ensuite reprises ou révisées par l’hindouisme.
De 1000 à 600 avant J.-C, la portion concernant les mantras est complétée et le brahmanisme est florissant. Mais des textes comme le Shatapatha Brahmana viennent s’attaquer au ritualisme rigide et à l’élitisme de cette époque afin de favoriser l’approche mystique. C’est également durant cette période qu’apparaît le Bouddha.
Au Moyen Âge, l’hindouisme, par le biais du théisme, retrouve un nouvel essor. L’hindouisme que l’on connaît aujourd’hui est principalement issu de ce nouveau courant qui a profité du déclin du bouddhisme des IVe siècle et Ve siècle.
Au XXe siècle, l’hindouisme se répand hors de l’Inde et en particulier en Occident. Vivekananda fait une première présentation en 1893 au Parlement mondial des religions à Chicago.